jeudi 7 janvier 2010

Pensées vespérales et brouillonnes

Je vais déclarer shabat, ou trève sainte, ou je ne sais quoi, le Wikio-time. Cette période qui se coince entre le 2 et le 5 du début de chaque mois. Le 2, on commence à voir des billets "en exclusivité", le classement Wikio de la tarte aux pommes, le top des 20 on va crescendo jusqu'au 5, et le 6, le 7 et le 8, on s'engueule à propos du Wikio. Ceux qui se prennent le chou à répétition à ce sujet sont des andouilles, et doivent s'attendre au pire. Dans ma belle province, on a inventé la chaudière qui tourne au jus d'andouille (article de Ouest-France)


Lediazec, qui a oublié d'être une andouille, a écrit un textulet amusant et un peu inquiétant à la fois, une histoire d'homme sans tête.

"Ça n'a pas loupé : à peine arrivé, la question a fusé : « ça alors ! Cette tête, elle est passée où ?… Bonne année quand même ! » qu'il a dit, ce gros con de Titi ! Comme je n'avais pas de tête, je ne pouvais pas le voir, mais je n'avais aucun mal à imaginer l'air goguenard qu'il devait avoir en me voyant sans ma tête. Belle ou pas belle, là n'est pas la question. Il se venge. Aux dernières élections municipales, je lui ai fait des misères. A lui et aux épiciers de la gauche. A ceux pour qui la vie n'est que calcul. Alors qu'ils pensaient l'affaire dans le sac, j'ai fait courir des bruits qu'ils n'ont pas aimé. C'était plus fort que moi. Tu n'aimes pas les noirs, les arabes, les bridés comme il dit, assume ! Du coup, mes copains de la gauche font aussi la gueule. J'ai fait campagne contre lui. Contre eux. Contre l'hypocrisie. Contre le commerce des petites idées. Il n'a pas été élu. Les autres non plus. Je m'en fous ! Maintenant il est là à me demander des nouvelles de ma tête comme s'il s'agissait de ma femme. Il est là à me répéter que cela fait drôle de me voir sans elle. A me poser des questions idiotes : « et maintenant qu'elle est partie en voyage que vas-tu faire et patati et patata. As-tu de ses nouvelles, au moins ? »"

Les antisarkozystes se déchirent entre partisans de la sarkopride et les antisarkopride. Les noms d'oiseau fusent. Comme dit Chieuvrou, on ira à la pride que s'il y a une buvette autogérée et des toilettes sèches. On n'ira peut-être pas du tout si, comme le suggère le festif Rimbus, tout le monde doit siffler, partout en France. J'ai un authentique sifflet d'agent de police qui date de 68, cadeau de Noël d'un vétéran des manifs, ça vous troue un tympan plus sûrement qu'une fléchette irlandaise. Je le garde au cas improbable où Sarkozy viendrait se réfugier dans mon village. J'ai un sifflet à ultra-sons aussi, qu'un chasseur a perdu devant ma maison, mais je ne vois pas comment l'utiliser.
C'est bien beau de critiquer les révolutionnaires festifs, de les accuser de contreproductifailler, mais que faire, mon Dieu que faire ? Que dire de mieux, que dire de plus antisarkozyste ? Que dire qui fasse changer d'avis les électeurs dans l'erreur, dans l'abstention, dans l'horreur ? Qui lit les blogs antisarkozystes, sinon les antisarkozystes pratiquants et convaincus ?



J'ai bien aimé un article d'Audine, qui ne prononce pas une seule fois le nom honni de Sarkozy : Ne pas se prendre le bol , un petit reportage photos sur le sort des ouvriers saisonniers dans une exploitation agricole du sud. Il n'est pas festif du tout, pas spectaculaire, nul pathos, déclamations ou assurance qu'on lave plus à gauche que quiconque, et il laisse un peu songeur. C'est chez nous, dans notre pays, que ça se passe.


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6 commentaires:

  1. C'est malheureux de voir mal traiter les saisonniers mais quand on voit la baisse affichée des revenus des agriculteurs, on leur trouverait presque des circonstances atténuantes. Sauf que cela fait des années qu'ils sont traités comme ça...

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  2. Mtislav: ce n'est pas la rusticité de l'installation qui est en cause, dans ce cas là. De l'eau potable à boire, un dortoir propre...

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  3. Le sifflet à ultra-sons peut vous servir contre les jeunes !!! Oui, c'est vrai, une municipalité à proximité de là où j'habite en a installé plusieurs pour empêcher les djeunsss de rester là à "rien foutre" sur la place. Ça dérangeait les honnêtes gens, parait-il !
    Nota : les plus de tente ans n'entendent pas, quant aux vieux vieux, ils n'entendent plus ... Quand une société a peur de sa jeunesse, c'est qu'elle est en train d'agoniser !

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  4. Cela dit, quand un pouvoir se met à exalter la jeunesse de son pays, ce n'est pas non plus forcément terrible-terrible.

    Enfin... Si, il se peut, dans ces cas-là, que ça le devienne assez rapidement, terrible.

    (Désolé pour ces sombres pensées, mais je suis encore sous le choc, après avoir appris que Suzanne dormait avec le dernier des Somoza)

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  5. Chieuvrou : je vais vous répondre ici, plutôt que dans l'autre fil de commentaires qui ressemble à un saloon au petit matin, avec chaises brisées et trognes pleines de bleus baignant dans les flaques de ouiski.

    Vous ne connaissez pas José Carlos Somoza ? L'écrivain cubain ?
    N'empêche, j'ai eu peur. J'ai vérifié l'orthographe, car je suis atteinte d'une curieuse dysorthographie: je me trompe tout le temps, j'inverse les syllabes, je rajoute un T ou un X aux noms propres. Je ne sais jamais si c'est Chateaubriant T ou Chateaubriand D, je rajouterai bien un T à Hugo, un RE à Yourcenar, un X à Chieuvrou. Ne riez pas, je l'ai déjà fait, et j'en suis fort marrie, mais pas toutefois au point de tenter de brutales méthodes de rééducation, je me contente de me livrer à une petite vérification dans le Larousse ou on the web le plus souvent. Dans ce cas, c'est bien Somoza, dont je vous recommande la lecture distrayante.

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  6. Merci Suzanne. Pour les chiottes propres à la Sarkopride, faut quand même pas rêver !

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.